22.7.11

Quelques photos de mon nouveau che-nous

Ça fait maintenant 3 semaines que j'ai quitté ma petite chambre pour un 5 et demi, grosse différence, grosse...énorme amélioration.  Bon, il fait chaud comme dans un four, mais en ce moment nous sommes tous dans le même bateau, et par chance l'air circule bien alors même pas besoin d'allumer la clim... ça c'est mon avis en tous cas, mon copain c'est une autre histoire, mais au moins on s'entend pour dire qu'elle n'est pas indispensable en tous temps.

Évidemment, je ne suis quand même pas assez insouciant pour écrire ici mon adresse, ni même ma rue ou mon cartier, mais c'est à Montréal, ça donne déjà une idée de l'environnement.

On entend souvent les gens, à Lévis en tous cas, dire que pour tout l'or du monde ils ne voudraient jamais vivre à Montréal, mais moi j'adore.  Je peux me déplacer facilement en métro ou en bus, aller au centre-ville où se trouvent tous les magasins, les plus chics et les plus obscurs, il y a les festivals, les activités, j'ai la chance de travailler sur la très vivante avenue Mont-Royal, tous les films qui ne sortent pas en salles ailleurs sortent ici, bref, il y a beaucoup de monde, une grande diversité, et ça peut sembler étouffant mais en gros c'est une bonne place où vivre.

Revenons à nos moutons : mon nouvel appart.  J'y vis présentement avec mon copain, mais on a une troisième compagnonne (je sais que ce mot n'existe pas) qui arrive à la fin du mois.  

LE SALON



Ce qui frappe le plus dans notre salon est sans doute la surabondance de films et séries en DVD ainsi que de livres.  En fouillant dans les tiroirs vous trouveriez aussi une bonne quantité de jeux vidéos.  C'est que nous ne sommes pas des gens qui ont une tendance naturelle à la modération côté consommation.  On a aussi un divan qui ressemble à un rhinocéros mais en plus confortable, les monstres de Sesame Street, une affiche autographiée par Yelle et une lampe qui ressemble à l'antenne d'un poisson abyssal.

LA CUISINE


Dans la cuisine, on voulait un style qui ressemble à ...n'importe quoi, sauf un bistro français.  Pas de petites terrasses, de cuisiniers, de bourgeoises sirotant un café.  À la place, on a des «verres à vin» (c'est comme ça qu'ils les appelaient chez Dollo mais à mon avis, vu le plastique dont ils sont faits, ils méritent des guillemets) à flamands roses, un lustre rouge pompier (Charles aurait préféré orange, mais on n'est pas sensés revenir là-dessus), un grand tableau avec les craies de couleurs dans des petits pots à fleur, un meuble à micro-onde que mon grand-papa a fait mais sans le micro-onde dessus parce qu'on manquait de prises de courant et de possibilités.

LE BUREAU


Cette pièce-là, c'est en quelque sorte un débarras pour l'instant, mais elle prendra toute son utilité lorsque l'université sera recommencée.  Beaucoup de posters, beaucoup de chaussures, une lampe vintage et une qui ressemble à celle qu'on voit au début des films de Pixar, des marionnettes de lion, bref une ambiance de travail idéale.

LA SALLE DE BAIN


Ça, c'est le maillon faible.  Les robinets fuient, quand on prend une douche, l'eau sort de partout, on n'a pas de contrôle, ou pratiquement pas en tous cas, sur la température, il y a un mur de moisi et c'est en tuiles turquoise et noires.  Au moins, on a deux gros bonhommes que Charles a fait à l'entrée, ce qui est plutôt unique.

30.6.11

1er juillet

Aujourd'hui  c'est le 30 juin, c'est-à-dire le dernier jour de juin, c'est-à-dire le dernier jour avant le premier juillet.

Premièrement, bonne fête en avance au Canada, terre de grandes prairies, de déserts de glace, de montagnes rocheuses et de sables bitumineux...et de Maritimes, mais une heure plus tard, où se côtoient harmonieusement cowboys Saskatchewanais, Ontariennes en chaleur, irréductibles Québécois, les Newfies, notre ami le castor, Stephen Harper, le Canadien de Montréal, Shania Twain, Wilfred Leboutiller et j'en passe.  Levons notre biscuit feuille d'érable à cette patrie s'étendant d'un océan à l'autre et festoyons toute la nuit (autrement dit jusqu'à 21h30 à moins d'être au Québec).  Céline, on est fiers de toi.



Revenons à nos moutons après cet intermède burlesque, parce que oui, le 1er juillet c'est la fête nationale, mais à part pour le congé tout le monde s'en sacre un peu.  Le premier juillet au Québec c'est surtout la journée où, étrange tradition, pas des plus explicables au niveau pratique, tout le monde déménage... et je fais partie du lot cette année pour la toute première fois.

Mes tiroirs sont vides, et mon garde-robe, mon frigo mis à part mon souper de ce soir (une pizza micro-onde qui ne demande pour être mangée ni vaisselle ni ustensiles, et qui en théorie ne salit rien parce que le ménage est fait aussi, je ne suis pas un cochon) et des petits pains pour mon déjeuner de demain... le gars à pensé à tout, à part les petits trucs dont je vais me rendre compte demain que j'ai oubliés mais ça j'ai l'habitude.

Je manque peut-être d'esprit abstrait mais j'ai de la difficulté à imaginer que tout ça pourra entrer dans une voiture.  On a un camion, qui part de Lévis, mais... c'est pas intéressant à expliquer dans les détails, bref, le déménagement de ce que j'ai ici c'est en char que ça se passe, donc idéalement faudrait que ça rentre.

C'est là que je réalise à quel point j'ai accumulé du stock en un an à Montréal, moins d'un an même parce que l'été passé je suis arrivé à la fin août.  Je plie du linge et je plis du linge et je me dis «peux-tu ben me dire comment j'ai fait pour porter tout ça! », parce que j'en ai deux valises pleines et c'est bien beau la superposition mais il y a bien des maudites limites, et quand les gens que tu croises se dépêchent à cacher leur porte-monnaie puis ils restent bête 2-3 secondes en réalisant que tu leur demande pas un peu de change, tu les as transgressées mon ami.  Bref tout ça pour dire que cette impression de toujours avoir la même chose sur le dos ça relevait peut-être un peu de l'illusion.

Si seulement c'était seulement le linge, mais sur les livres aussi j'ai un peu abusé.  J'en ai ramené un bon paquet à Lévis et il m'en reste encore un bac.  C'est sur que j'en avais deux bonnes piles à acheter pour l'université, une à chaque session, mais quand-même, Skinny Italian, le livre de recettes de Teresa Giudice des Real Housewives of New Jersey, c'était pas pour l'école.


Le pire, par exemple, ce sont les DVD.  On trouve pas mal plus de films à Montréal qu'on en trouve à Lévis et même qu'à Québec.  J'étais un peu comme le petit gros dans Charlie et la chocolaterie, trop d'abondance, mais bon, on ne regarde jamais trop de films tant que c'est pas du mauvais cinéma avec Vin Diesel ou Patrick Huard et qu'on a toujours une vie active.

Bref de chez bref, je me suis rendu compte que j'achète pas mal de trucs, quand même pas compulsivement , je suis capable de respecter un budget et par conséquent je n'ai aucun problème avec l'argent, et j'aime ça le Kraft Diner donc ça aide.

C'est certainement pas mon copain qui va me raisonner puisqu'il consomme encore plus que moi... ou au moins autant, ça c'est sûr, moi j'ai moins de 50 paires de chaussures.  Je peux bien dire tout ce que je veux sur son compte puisque monsieur ne lit pas mon blogue.  On repassera pour le soutient, c'est quand même un investissement de temps moindre que le temps qu'il met chaque soir à choisir ce qu'il portera le lendemain.  Je blague, et s'il lisait ceci il saurait que je blague, je suis toujours en trains de l'écoeurer avec son processus de sélection vestimentaire ma foi laborieux.  Inquiétez-vous pas pour lui, j'ai ma dose en retour. Tout ça pour dire que dans vie t'es mieux de lire mon blogue que de pas parce que tu sais jamais... que tout le monde se le tienne pour dit, et laissez donc un commentaire de temps en temps bout-de-viagre, est-ce trop demander? (Je suis encore en train de blaguer, j'apprécie mes lecteurs :) )

Je vais conclure ce message, diantre, assez décousu, en vous souhaitant un bon premier juillet de congé (sauf pour les gens qui travaillent dans des places poches comme moi si j'avais pas demandé un congé pour déménager, mais passez une bonne journée pareil et gênez-vous pas pour un peu bêtes avec la clientèle, ça libère les frustrations) et en vous disant à la prochaine, parce que j'ignore encore quand j'aurai l'internet de nouveau, d'ici une semaine ou deux j'ose espérer, donc à bientôt pour des photos de notre nouvel appart ;) .

22.6.11

The Tree of Life

Hier soir je suis allé au cinéma, une habitude que je commence à prendre, et je suis allé voir The Tree of Life, le très attendu cinquième film de Terrence Malik ( The Thin Red Line, The New World ) qui a remporté la prestigieuse Palme d'or cette année.

Le film m'a époustouflé par sa beauté.  Bien que, j'ai un peu honte de l'avouer, c'était le premier film de Malik que je voyais, ce à quoi je compte remédier, j'avais de très hautes attentes envers ce cinéaste précédé par sa réputation.  Je n'ai pas été déçu ; chaque plan du film est incroyable.  Peu de films réussissent à toucher, sans même prendre en considération l'histoire, simplement par l'image et les sons.  C'est le cas dans The Tree of Life.  On voit tout de suite l'attention portée à chaque cadrage, à chaque mouvement de caméra, les plus spectaculaires comme les plus simples.  Tout dans ce film est filmé de la meilleure des façons.  La prise de son est toute aussi bien réussie.  La musique du film, composée par Alexandre Desplat ( Birth, Ghost Writer ), en parfaite synchronie avec les images de Malik, apporte aussi beaucoup au film.



Vous remarquerez que j'aborde la technique du film sans être encore entré dans l'histoire, ce qui n'est pas  ma façon habituelle d'aborder un film. Pour ce film, par contre, c'est en arrivant à la trame narrative que ça se complique.  L'histoire n'est pas particulièrement compliquée à comprendre ; il s'agit plus en fait d'un ensemble de scènes, chronologiques, mais représentant plutôt une suite de souvenirs qu'une histoire partant d'une problématique et se dirigeant vers un dénouement précis.  Autrement dit, il n'y a pas vraiment d'intrigue dans ce film, ce qui le rend plus difficile d'approche à un public général.  Le cinéma commercial ne nous a pas habitué à s'abandonner devant un film comme on le ferait devant un paysage magnifique, à le contempler, et c'est ce qu'il faut faire ici.  Hollywood s'est toujours chargé de nous accrocher à ses histoires en nous intriguant : « Qu'est-ce qui va se passer ensuite? », mais Malik nous laisse apprécier chaque moment de son film, sans nous tendre vers la suite, et on se rend compte que c'est difficile de regarder un film sans regarder vers sa conclusion.  Tout ça est sans compter certaines images poétiques présentes dans le film, dont un extrait assez long qui nous ramène à la naissance du monde.



C'est le rythme du film, combiné à l'absence d'intrigue, qui rend le film exigent envers le spectateur.  Déjà, dans la trilogie sur la mort de Gus Van Sant par exemple, on tendait vers une fin marquante dans chaque film et pourtant la lenteur du rythme les rendait plutôt difficiles.  The Tree of Life n'est pas plus rapide.  C'est un film extrêmement contemplatif.

Comparable au Gerry de Gus Van Sant dans sa lenteur et sa contemplation, à l'Amarcord de Federico Fellini dans l'enchaînement de ses scènes-souvenirs, à la finale du 2001: l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick dans la poésie de certaines de ses images, The Tree of Life ne ressemble pourtant à aucune de ces oeuvres, ni à aucune autre, mais il trouve de toute évidence sa place parmi les grands films.


20.6.11

Comment se comporter dans un magasin de façon à ne pas être un total emmerdeur

L'être humain peut se montrer emmerdeur, il n'y a aucun doute là-dessus.  C'est dans sa nature.  C'est toutefois pas une raison d'essayer de s'améliorer parce qu'il n'y a rien de bon qui attend une personne qui fait chier tout le monde sur son passage.  De un parce que quand tu répands la mauvaise humeur... bah forcément c'est toi qui est au centre de cette aura d'énergie négative, ta vie doit pas être chouette, et de deux parce qu'il n'y a rien de plaisant à être détesté de tout le monde.

Je travaille comme caissier/commis dans un magasin de revues, et comme dans la majorité des emplois étudiant dans lesquels on a affaire au public, j'assiste à une panoplie de comportements devant lesquels j'ai vraiment honte pour la personne.  C'est assez triste que des gens qui vivent en société depuis plusieurs années, vraiment beaucoup d'années bien des cas, ne soient pas capable de s'y comporter de façon à avoir des relations positives avec les autres, à donner une bonne impression et non le goût de les frapper.

On n'entrera pas dans la psychologie parce qu'il y a des limites à parler de ce qu'on ne connaît pas, et on va y aller une étape à la fois avec ce que je connais : COMMENT SE COMPORTER DANS UN MAGASIN POUR ÉVITER DE FAIRE CHIER LES EMPLOYÉS ET LES AUTRES CLIENTS.

LA RÈGLE D'OR : Plusieurs ont tendance à oublier que l'esclavage a été aboli depuis un bon moment et qu'en 2011 il est généralement admis que les êtres humains sont tous égaux. Ça vaut aussi dans un rapport client-employé, quand tu travailles, tu laisses pas ta dignité dans l'arrière boutique, tu reste une personne.  Un rapport client-employé est un rapport social comme les autres, personne est le serviteur de personne, il n'y a donc pas lieu de relâcher ce que votre maman vous a appris devant le caissier puisqu'il a droit au même respect que n'importe qui.

1) LA POLITESSE
La politesse ce n'est pas de faire des simagrées à n'en plus finir, d'être téteux ou d'en faire trop.  C'est tout simplement une façon de se comporter de manière à ne pas heurter les autres, à leur être agréable et à montrer qu'on les respecte comme êtres humains égaux à nous.  La politesses est dictée par des règles non écrites et surtout par le gros bon sens.

La première des choses, quand on vous dit bonjour, dans le magasin ou à la caisse, c'est toujours sympathique de répondre.  Ça demande très peu d'effort et c'est  la meilleure façon d'introduire une relation sociale dans le respect sans laisser sous-entendre à votre interlocuteur que vous n'avez rien à foutre de lui, ce qui peut être légèrement insultant.
Vous pouvez même faire les premiers pas : si vous avez une information à demander ou besoin d'aide, c'est incroyable la différence entre :
« Bonjour, je cherche la section cuisine. »
et
« Sont où les revues de cuisine? »
C'est exactement la même requête, formulée comme une demande d'aide puis comme un ordre.  La première risque de se faire accompagner, de se faire demander si elle cherche quelque chose en particulier, du moins d'avoir un service sympathique.  La deuxième, elle se fait pointer la section du bout de l'index.  La réponse est à l'image de la question, on considère qu'une personne qui ne se donne pas la peine d'être polie envers les autres ne s'attend pas à être traitée avec excès de gentillesse en retour.

Autre règle de politesse assez basique : s'il-vous-plaît et merci n'ont jamais tué personne.

2) DANS LE MAGASIN
Je ne suis pas très bon pour plier les vêtements, c'est jamais aussi beau que ce l'était dans le magasin, mais au moins je fais l'effort de ne pas foutre le bordel où je passe, de ne pas éparpiller les stock à la grandeur du magasin.

Remettre les trucs où on les a pris permet de garder l'espace propre et ça évite que plus tard quelqu'un cherche un truc dans la section appropriée et ne le trouve pas parce que vous l'avez laissé à quelque part qui n'a aucun rapport.
Souvent, des gens se prennent une pile de revues, les feuillettent puis remettent la pile sur la tablette du milieu et s'en vont.  C'est plus intelligent de les prendre une à la fois, de remettre chacune dans la pile où on l'a prise et d'ensuite en reprendre une autre.

D'autres ont l'impression que le magasin est une immense poubelle.  il y a toujours une poubelle à la caisse, donc si vous avez un truc à jeter c'est toujours une meilleure option que de laisser vos déchets à travers la marchandise, parce que ça peut prendre un certain temps avant qu'on remarque l'emballage de chocolat à travers la pire de Paris Match et c'est pas très agréables pour les clients de tomber sur des déchets en cherchant leurs trucs.

3) PASSER À LA CAISSE
La base, c'est de se présenter à une caisse derrière laquelle se trouve un caissier.  Celles derrière lesquelles il n'y a personne sont vraiment un mauvais choix.  Ça a l'air stupide mais il ne passe pas une journée sans que quelqu'un fasse l'erreur.

Là où ça se complique, c'est qu'il faut aussi repérer l'espace prévu pour déposer ses articles et payer.  Là où je travaille, j'ai une tablette devant moi prévue à cet effet, et à côté de la caisse, il y a un présentoir de gratteux Lotto-Québec devant lequel un présentoir à journaux : ceci n'est pas l'endroit pour payer.  Le meilleur indice est le fait que le caissier est à bout de bras pour prendre votre article, votre argent et vous redonner la monnaie : ce n'est pas normal.  C'est sûr que ça se fait mais franchement, avez-vous vraiment envie de paraître assez lâche pour vouloir économiser les 5 ou 6 pas jusqu'à la caisse?

Des fois vous arrivez pour payer et il y a déjà quelqu'un : problème.  Heureusement, il existe une solution couramment utilisée pour y remédier.  Il s'agit d'attendre derrière que le client devant nous ait finit de payer pour passer ensuite.  S'il y a déjà quelqu'un qui attend, ça marche aussi : on se met derrière cette personne et on attend.  Ça s'appelle une file.  Même dans cette situation, il ne sert à rien de se présenter derrière une caisse fermée, puisque le caissier ne peut pas vraiment faire 2 transactions à la fois, et qu'étant aussi informé du principe de la file, il va faire passer les gens en ordre et si vous n'y êtes pas...dommage pour vous.  Il est surtout question du respect des autres clients là-dedans : premier arrivé premier servi.

Une fois à la caisse, les articles, pour la plupart, doivent être scannés. Les montrer et dire «ça fait combien?» n'est pas suffisant.  Laissez la chance au caissier de scanner vos trucs et après il vous dira le prix, ça se calcule tout seul, n'allez pas croire qu'on connait par coeur le prix de toute la marchandise et qu'il suffise d'une fraction de seconde pour faire le total et calculer les taxes dans notre tête.

En fin de semaine je suis arrêté à l'Intermarché m'acheter un truc à manger en sortant du travail et devant moi, à la caisse, il y avait une petite bande de français (non pas que ça ait un quelconque rapport) qui achetaient des trucs, apparemment pour se faire un souper, et c'est à ce moment, celui où il y a d'autres gens qui attendent derrière, qu'ils décident de demander où se trouvent les bouteilles de vin (alors qu'il y avait des commis sur le plancher.  ils laissent tous leurs trucs là, vont prendre le temps de magasiner leur vin, ils reviennent, là c'est le moment de décider qui va payer et comment ils s'arrangent avec l'argent, puis ils se mettent à discuter de trucs plus ou moins en rapport, un sujet en amenant un autre, et là ils réalisent qu'ils sont à la caisse, alors l'une se met à fouiller dans son énorme sac pour trouver son porte-monnaie... Avoir été le caissier, j'aurais mis leur commande en suspens quand ils sont reparti dans les rayons d'une part, et j'aurais essayé de les inciter à aboutir quand ils se sont mis à jaser de la pluie et du beau temps en bloquant tout le monde derrière, mais de la part des clients, c'est toujours apprécier de passer à la caisse en étant prêt un minimum : le minimum étant d'avoir terminé de magasiner, et d'avoir décidé qui va payer s'il y a lieu.
Il m'arrive aussi souvent que des gens m'apportent des trucs à la caisse puis repartent dans le magasin.  Imaginez juste que tout le monde fasse ça, comment on se ramasserait avec des piles de stock qui nous encombreraient derrière la caisse et que tout ça serait mêlé pour tout redonner au bon client.  J'ai déjà eu une dame qui a acheté pour plus de 400$ de revues : sa pile pesait 2 tonnes.  Elle je comprends qu'elle ne traîne pas ses trucs tout au long de son magasinage, mais quand c'est une revue ou une bouteille d'eau, me semble que c'est pas si dur de les traîner avec vous.

4) LE PRIX
Le caissier n'a aucun rapport avec le prix de la marchandise.  Si vous trouvez que c'est trop cher, que vous vous faites fourrer, prenez-le pas et allez acheter ailleurs.  Personnellement je préfère 100 fois quelqu'un qui annule une transaction parce que c'est trop cher sans sentir le besoin d'être bête que quelqu'un qui paye mais qui me fait un sermon...ça sert absolument à rien, c'est pas moi qui fait les prix.  Inutile de tirer sur le messager, je suis le premier à trouver qu'on vend trop cher.

Dans un autre ordre d'idées, inutile de faire une crise au caissier parce que le magasin ne vend pas ce que vous cherchez « Comment ça vous avez pas de Pepsi!!! » ou encore de laisser sous-entendre que la quantité de stock est insuffisante pour vous satisfaire « Vous avez juste ça comme cartes!!! »  Le caissier, encore une fois, n'a rien avoir avec la marchandise disponible ou non, et s'il n'y a pas ce que vous cherchez...qu'est-ce tu veux je fasse?

5) ÉCOLOGIE
Nous, on ne fait pas payer pour les sacs en plastique, mais les endroits qui le font ne le font pas pour faire chier mais plutôt pour vous inciter à adopter un comportement écologique.  Ça arrive qu'on n'ait pas de sac sur nous, qu'on achète un journal et qu'il pleuve, où toute autre raison valable de demander un sac.  C'est pas un drame.

Par contre ce qui est assez cave ce sont les gens qui ont un sac de magasinage, mais qui demandent quand même un sac en plastique qu'ils mettent ensuite dans leur sac...il y a quelque chose qui t'échappe.  Ou encore les madames qui achète le TV Hebdo, demandent un sac et mettent le sac dans leur giga-sacoche.

La pire c'était une madame qui achetait des journaux et une palette de chocolat. Le problème c'est que ça se fait pas de mettre la palette de chocolat dans le même sac que les journaux, donc ça va en prendre 2, et comme certains journaux sont une commission pour une amie, ça va en prendre 3... final : 3 sacs pour ce qui aurait entré dans un seul.  C'est quelque chose qui pollue inutilement, c'est la moindre des choses de faire l'effort d'en consommer le minimum.  Est-ce vraiment nécessaire de mettre deux articles dans des sacs différents sous prétexte qu'ils ne sont pas de la même nature?  Le chocolat emballé ne risque pas d'être contaminé par les journaux et vice versa.  Et est-ce sorcier de sortir tes propres journaux une fois arrivée chez vous et de laisser ceux de ton amie dans le sac?  La plupart des gens, de toutes façons, ne gardent pas tous les articles qu'ils achètent dans le sac du magasin une fois à la maison...

6) LES ENFANTS
Certains enfants sont des anges mais d'autres sont d'une toute autre nature.  Évidemment, les parents ont plus ou moins le contrôle sur le comportement de leurs enfants, mais reste qu'ils en sont responsable.  Si ça reste du chignage de « Maman je veux du chocolat», même si ça vire en crise de larme... tout le monde est gêné pour vous mais ça cause pas vraiment problème.  Par contre si votre petit monstre est du genre à foutre la merde dans le magasin, à courir partout, à faire tomber les paquets de gomme par terre, à faire tourbillonner les présentoirs à cartes, à briser des trucs...faites de quoi!  Je suis vraiment loin d'être un expert des enfants, vraiment très loin, mais si votre kid ravage le magasin, c'est un problème et c'est à vous d'y remédier.

Mon chialage s'achève ici.  Évidemment, il y aurait bien d'autres choses à dire, vraiment, les gens trouvent à chaque jour de nouvelles façons d'être cons comme pas possible, mais que voulez-vous.  Au moins, ça fait du bien d'en parler ;)

6.6.11

Le Paris de Woody Allen

Samedi soir, rester chez moi à me morfondre : inacceptable.  D'autant plus que je devais me lever à 5h30 le matin pour aller travailler, le vendredi soir était déjà à l'eau, alors je devais me reprendre.  Le hic c'est que je suis seul au monde ces temps-ci, « free like a bird » certes mais pas encore assez schizophrène pour aller prendre un verre avec moi-même.  J'ai donc opté pour le cinoche puisque être assis devant un écran à regarder un film se fait très bien à un sans avoir l'air d'un total rejet.

Et d'ailleurs, le cinéma en solo, certains devraient s'y mettre.  Ça éliminerait une bonne partie des comportements désagréables auxquels on peut être confrontés dans une salle de ciné comme les gens qui commentent le film en direct de la projection... vous en parlerez après, nous on écoute...  Mais bon, l'être humain est un animal emmerdeur dans bien des cas, alors faut bien s'y faire.

Sur ce, le film que je suis allé voir : Midnight in Paris, le petit dernier de Woody Allen.  Je dois dire que je ne savais pas trop à quoi m'attendre parce que la bande-annonce m'avait plus ou moins accroché, et il faut dire que ça a été le cas aussi avec quelques uns de films et récents : je n'ai vu ni You Will Meet a Tall Dark Stranger, ni Whaterver Works, ni Cassendra's Dream parmi ses plus récents, je ne me sentais pas tant interpellé bien que j'aime la plupart de ce que j'ai vu du réalisateur.


J'ai bien l'intention de me louer tous ces films que j'ai boudés : Midnight in Paris m'a totalement séduit, ce n'était pas du tout ce à qui je m'attendais.

Le sujet du film m'a beaucoup rejoint et je n'avais d'ailleurs rien vu qui l'abordait avant.  Il s'agit de cette tendance, chez les artistes particulièrement, à idolâtrer ce qui s'est fait dans le passé, cette impression que l'âge d'or est passé et qu'on est sur une pente descendante.  Owen Wilson interprète un scénariste américain en vacances à Paris avec sa fiancée et les parents de celle-ci, des snobs de a pire espèce, républicains, figures des plus antipathiques.  D'ailleurs on se demande ce qu'il fait avec cette fille-là, lui qui est tout le contraire : bohème, nostalgique, amoureux de Paris.
La situation ne s'améliore pas lorsqu'ils tombe sur un couple d'amis de la fiancée en question : un intellectuel pédant, expert en... tout, et sa femme qui est toujours tellement d'accord avec lui.
Coincé parmi ces gens qui viennent d'un autre monde ( en rotation autour de leur propre nombril ), et c'est probablement lui au fait qui vit ailleurs, bref il cherchera à s'enfuir de cet environnement auquel il n'appartient pas en allant se promener dans les rues de Paris en pleine nuit, mais qui sait ce qui peut se produire dans cette ville magiquement éclairée après minuit.


Je ne dirai pas que j'approuve tous le films dans lesquels a joué Owen Wilson, j'en désapprouve plusieurs et probablement même la majorité, mais il nous prouve dans ce film qu'il sait jouer la comédie brillamment, même la comédie intelligente à la Woody Allen.  Marion Cotillard, elle, n'a rien à prouver mais n'empêche, elle est aussi géniale.


Le réalisateur s'amuse bien avec les caméos dans ce film.  Carla Bruni, madame le première dame de France, rien de moins, qui joue un petit rôle dans le film, et Adrian Brody, surement l'un des acteurs les plus talentueux qui soient, qui apparait seulement quelques minutes sous les traits du peintre surréaliste espagnol Slavator Dali, un personnage purement comique qui donne envie de voir Brody le camper dans un long métrage dont il serait la vedette.  Avant même qu'il se nomme, on le voit et on sait immédiatement que c'est Dali, et c'est pas dû qu'au costume.
Il y a finalement l'humoriste français Gad Elmaleh qui fait une petite apparition très comique aussi.


Il y a un bail que Woody Allen est reconnu comme cinéaste New-Yorkais par excellence.  Le New York de Woody Allen, c'est la Rome de Fellini, une ville qui devient carrément vivante à travers sa caméra.  On parle quand même du réalisateur derrière Manhattan (1979) dont l'ouverture contient certainement les plus beaux plans de cette ville qui a pourtant été filmée à d'innombrables reprises dans l'histoire du cinéma, et sur ce plan, Paris n'a rien à envier à New York, il n'y a qu'à penser aux réalisateurs de la Nouvelle Vague qui en ont fait leur immense studio.  Dès les première images de Midnight in Paris, qui ne sont pas sans rappeler celles de Manhattan, on comprend que Woody Allen a l'intention d'honorer la splendeur de Paris comme il l'a fait pour New York, et il le réussit très bien.  En sortant de la salle, j'avais seulement envie de me prendre un billet d'avion.  Il y a déjà un moment que le réalisateur se promène en Europe : Londres dans Match Point, Barcelone dans Vicky Christina Barcelona (avec Manhattan et Midnight in Paris, on voit bien juste par les titres l'importance de la ville dans l'oeuvre d'Allen), mais Paris est définitivement la ville après New York qui se fait la plus charmante devant la caméra du réalisateur.

Bref, c'est un film à aller voir, ne serait-ce que pour rire, les moments hilarants ne manquent pas.  Un film auquel on ne peut rien demander de plus, pas une trace de déception.

23.5.11

Lars Von Trier nazi? Et après...



Voilà quelques semaines je vous partageais mon enthousiasme vis-à-vis le nouveau film de Lars von Trier, présenté au festival de Cannes.  Voilà que comme à son habitude, le réalisateur danois ne se gêne pas pour provoquer la Croisette, cette fois au cours de sa conférence de presse.  « I'm a Nazi » lance-t-il à la blague.

Le réalisateur abordais le sujet de ses origines allemandes récemment découvertes.  Il se croyait juif et était content de l'être, affirme-t-il, mais maintenant il se sait « nazi » et aussi content.  Il affirme que même si Hitler n'était pas un brave type il a de la sympathie pour ce dernier en l'imaginant dans son bunker, qu'il se comprend sur plusieurs points.  Von Trier ajoute toutefois qu'il n'est pas pour la seconde guerre mondiale ni contre les juifs, mais pas trop pour non plus, « Parce qu'Israel fait chier ».


Le malaise est palpable, bien sûr il s'agissait d'humour mais il faut admettre que c'était franchement déplacé, particulièrement lors d'un festival international de cinéma.  Résultat : Lars von Trier doit s'excuser, et il est chassé de Cannes.  Son film reste en compétition, question de différencier l'homme de l'oeuvre, mais on lui demande de ne pas se présenter dans le cas où il remporterait un prix.



Voir la différence entre l'homme et l'oeuvre, ça me rappelle automatiquement le cas Roman Polanski, coupable d'abus sexuel sur une mineur mais tout de même un artiste brillant.  En ce qui me concerne, évidemment je condamne les gestes de Polanski, mais il reste un réalisateur dont j'admire le travail, et la Palme d'or pour Le Pianiste était méritée malgré tout ce que l'homme avait pu faire de mal.  

Le cas Von Trier est quand même moins pire à mon sens : certes ses propos étaient plus que maladroits mais pas de là à être criminels.  Peut-être suis-je naïf mais je n'y ai vu aucune invitation à la haine, et d'ailleurs n'est-il pas connu que le réalisateur danois est du genre à aimer provoquer.  Je trouve que la réaction est exagérée, qu'il s'excuse, ok, ça me paraît normal, c'est ce qu'on fait quand on a gaffé, mais être mis à la porte du festival pour une mauvaise blague...

Il y a toujours une morale franchement douteuse qui règne dans le cinéma de Von Trier, ce n'est pas nouveau, mais c'est justement ce qui rend son travail aussi unique.  Je reste un grand admirateur de ses films et j'ai toujours aussi hâte de voir Melancholia.  Je ne suis pas toujours en accord avec les conclusions morales qu'on peut tirer de son cinéma, rarement même, mais l'art n'est-il pas entre autres la confrontation des points de vue?  En ce qui me concerne, j'aime les oeuvres qui me choquent parce que c'est ainsi qu'elles nous poussent à remettre en question.  Elles nous ébranlent et on est forcé de réfléchir, de réévaluer ses valeurs pour retrouver l'équilibre.

Heureusement la présence de Melancholia à Cannes n'aura pas uniquement été marquée par le dérapage du réalisateur.  Félicitations à l'actrice Kristen Dunst, lauréate du pris d'interprétation féminine.



Félicitations aussi à Terence Malik, personnellement absent de la Croisette mais dont le film présenté en compétition, The Tree of Life, a remporté la Palme d'or cette année.


21.5.11

Pour en finir avec le mélo dans le cinéma étudiant

La semaine dernière j'ai assisté à une projection de films étudiants.  Bien que plusieurs fassent preuve d'inventivité et présentent un certain potentiel, j'ai encore une fois vu, comme à chaque projection du genre, ce qui selon moi est le pire cliché du cinéma étudiant, le gros FAIL qui revient encore et toujours : les films mélodramatiques à l'extrême qui sombrent dans le ridicule à force de vouloir toucher à tout prix.  On a souvent l'impression qu'en tournant un histoire d'une tristesse épouvantable on va réussir à faire naître de l'émotion, à créer une oeuvre plus profonde (cherchez pourquoi, triste et profond sont souvent associés dans la tête des gens, mais une oeuvre peut être très brillante tout en étant comique, intrigante, effrayante, etc.).  J'ai donc décidé de décortiquer le mélo étudiant pour démontrer que c'est une erreur du début à la fin.  

ERREUR #1 : LE CHOIX DU SUJET
Choisissez un sujet dont vous avez envie de parler, quelque chose qui vous touche ou vous amuse, quelque chose qui vous attire, vous motive, vous emballe, mais surtout ne choisissez pas en fonction de toucher le public.  Si vous aimez le film que vous tournez, que vous y êtes engagé, ça va paraître et c'est ça qui va rejoindre les gens.  Mettez-y votre personnalité.  Le manque de sincérité n'est jamais payant, si vous essayez trop d'émouvoir à tout prix, ça va paraître aussi et ça ne fonctionnera pas.

ERREUR #2 : L'HISTOIRE
Souvent, elle est absente.  Pour qu'il y ait une histoire, il doit y avoir une «quête», un problème à régler et surtout un personnage qui tente de le régler.  Une fillette qui se fait négliger par sa mère alcoolique, ce n'est pas une histoire, c'est une situation. Pour que ça devienne une histoire, la fillette doit avoir un but précis et poser au moins un geste significatif.

ERREUR #3 : LE PERSONNAGE
Dans ce genre de film, le personnage principal est toujours une victime : grosse erreur.  Ici, il faut voir la différence entre être touché et avoir pitié, le public va être touché par un personnage fort et déterminé qui se tient debout malgré les obstacles, qui fait tout ce qu'il peut pour obtenir ce qu'il désire, jusqu'au bout.  Le public va avoir pitié d'un personnage sans défense qui s'écrase sous tous les malheurs affreux qui lui arrivent mais très rapidement on s'emmerde parce qu'on ne s'attache pas à un personnage qui fait pitié, on n'a pas envie de s'identifier, et rien n'est plus ennuyeux que de suivre un personnage qui sombre dans l'enfer et n'a aucun moyen d'agir pour s'en sortir : aucune tension dramatique.

Une autre erreur dans la construction du personnage : le manque de profondeur.  Indépendamment de la situation qu'il vit, le personnage doit avoir une personnalité.  Dans la vie, nous vivons des conflits internes.  D'un côté, on désire quelque chose, mais d'un autre on désire autre chose.  Nos vaeurs peuvent entrer en conflit les une avec les autres.  C'est la même chose pour le personnage : si tous les choix qu'il a à faire se font en claquant des doigts, c'est parce qu'il est trop unilatéral, et ça c'est plate à mort.  Pourquoi la fille qui se fait battre par son chum ne le laisse pas (pour prendre un exemple typique)?  Parce qu'elle a peur?  Parce qu'elle l'aime encore?  Parce qu'elle ne sait pas où s'en aller?  Dans tous les cas c'est différent, il faut y réfléchir et montrer le dilemme.

ERREUR #4 : LA TRANSMISSION DU MESSAGE
Un film ne devrait pas ressembler à une pub du gouvernement.  Si vous voulez parler des dangers de la drogue, il y a sans doute une façon plus subtile que de montrer un personnage qui fume un joint de pot et «six mois plus tard» il est dans la rue à vendre son corps pour se payer de l'héro.  Disons que c'est  premier degré, c'est un peu comme prendre le spectateur pour un débile léger.  Au lieu de faire la morale, tentez plutôt de soulever la réflexion.  Réfléchissez à votre sujet, élaborez votre opinion personnelle et tentez de mettre en scène une histoire dont la conclusion transmettra votre point de vue.  Si vous pensez que la drogue est dangereuse pour la santé, le film se finira par un personnage qui a un problème de santé à cause de la drogue, sans nécessairement pousser à l'extrême (ex : le perso meurt du SIDA).

ERREUR #5 : LA FIN
Elle doit être significative.  C'est la conclusion du film, c'est elle qui révèle ce qu'il faut comprendre.  Si votre personnage tente de se sortir de l'enfer de la prostitution durant le film et qu'à la fin elle se fait tabasser à mort par son pimp, vous être en train de dire que selon vous se sortir d'une telle situation est impossible.  C'est pourquoi c'est important de ne pas faire une fin dans le seul but de rendre le public triste, il faut absolument penser la chute en fonction de ce qu'on veut exprimer.

De plus, la chute, c'est le résultat d'une ultime action posée en vue d'accomplir la quête.  Arrivé à la chute, c'est la réussite ou l'échec, mais dans un cas ou l'autre, c'est terminé.  On arrive au point ou il n'y a plus rien à ajouter sans recommencer une nouvelle histoire.  On ne peut pas finir au milieu de nulle part parce que sinon votre film n'a pas de conclusion, il ne dit rien.

Je suis loin d'être un expert en la matière et ces conseils ne sont en rien la recette du film parfait, il ne s'agit pas de règle, simplement je pense qu'il vaut la peine de penser à tout ça avant d'écrire son scénario et e se lancer dans une production.  

Personnellement, et ça c'est moi, j'écris le plus souvent sur ce qui m'amuse, j'aime rire en travaillant, donc souvent ça tombe dans le comique.  L'humour, c'est mon moyen de prédilection à moi pour exprimer ce que j'ai à dire, mais il en existe plein d'autres.  Faites donc ce qui vous plaît tant qu'à créer, amusez-vous, écrivez les scènes que vous avez envie de voir, les dialogues que vous avez envie d'entendre, laissez-vous aller et voyez où ça vous mène, ce sera moins monotone tant dans la démarche que dans le résultat.

3.5.11

Yelle à Québec!



Malgré l'élection du parti Conservateur qui m'a grandement déçu, enragé même, comme la majorité des Québécois d'ailleurs, j'ai tout de même passé une soirée génialissime au spectacle de la chanteuse Yelle au Cercle.

Avec mon copain Charles et notre amie Gab, nous sommes arrivés à la porte vers 18h, c'était écrit sur le billet qu'il fallait arriver à 19h pour le show à 20h mais on voulait être sûrs d'être en avant.  Finalement on voit sur une affiche que le spectacle commence à 21h et que nous sommes attendus à la porte à 20h, mais on tient à être en avant, et tant qu'à être là...

Il s'est écoulé presque une heure avant que deux fille arrivent derrière nous (dont une sosie de la moche qui vit sur le Plateau, pour ceux qui se rappellent de ces capsules, c'pas pour rabaisser la file mais elle lui ressemblait vraiment beaucoup, bref...), et anyway elles se sont assis au balcon donc en résumé on est arrivé une heure trop tôt pour rien.  Au moins on a vu arriver les types qui faisaient la première partie et Charles leur a même ouvert la porte, alors si un jour ils deviennent célèbre ce sera une anecdote à ressortir XD.  Mais bon, c'est un peu louche d'arriver 45 minutes avant les types de la première partie...

On a fini par entrer à 19h et quelques minutes et à se planter les premiers en avant : mission accomplie.

On a eu droit, avant la première partie officiel, à un groupe de hip hop québécois franchement médiocre dont j'ai mal compris le nom parce qu'ils articulaient mal et de toutes façons vous ne manquez rien à ne pas le savoir.  Une fois qu'ils ont eu fini leurs suck my dick il était un peu passé 21h et on a enfin eu un groupe digne de ce nom sur scène : French Horn Rebellion, que je ne connaissait pas vraiment (une chanson ou deux) avant mais qui m'a franchement plu.





Ils se sont donnés, ils ont grimpé sur les caisses de son et (essayé) au balcon, le type a failli se planter mais il s'en est sorti sain et sauf, ils se sont garrochés par terre, ce fut efficace pour réchauffer le public, mais le meilleur restait à venir.

Après une pause que la fébrilité a fait paraître interminable, les 2 musiciens de Yelle sont arrivés sur scène vêtus de ce qu'ils portent sur la pochette du nouvel album et dans le clip de la chanson titre : Safari Disco Club



Ensuite Yelle est finalement arrivée accoutrée d'une sorte de veste à capuchon faite en ce qui ressemblait à du filet de camouflage avec des pendrioche, visage caché (un peu weird en bref, on n'en attendais pas moins) et a interprété S'éteint le soleil, pas ma chanson préférée sur le second album mais en live c'était super.



On a finalement pu voir son visage et son premier kit léopard emblématique de Safari Disco Club, et on a eu droit à un deuxième kit à la mi-show.  Elle a interprété les chansons les plus entraînante de son nouvel album dont ma préférée, Comme un enfant, la chanson d'amour Que veux-tu et bien sûr Safari Disco Club. Par contre, la chanson qui a enflammé le public sortait du premier album, évidemment : Je veux te voir.

On se fait plaisir...

En rappel, elle a fait Cooler couleur, collabo avec les Crookers, et À cause des garçons, un autre succès du premier album.





À un moment du show il y a eu un problème technique et Yelle nous dit qu'habituellement dans ce temps-là elle apprend le français aux anglophones, mais là...
Un membre du public lui crie du nous dire des grossièretés, et tout le monde embarque « Des grossièretés!  Des grossièretés! »  Elle accepte de nous échangés ses grossièretés contre les nôtres, ses musiciens ne semblent pas apprécier l'idée « Ça va se retrouver sur Youtube demain Yelle...», finalement le problème est réglé alors on a pas eu de grossièretés de la part de cette qui chante « je veux te voir dans un film pornographique en action avec ta bite », mais on a eu un sacré show, un public énergique et agité mais tout à fait civilisé, quelques poufs blondasses menstruées et vieux aux mouvements de danse quelque peu louche en intensité avec foulard de soi, mais sinon des gens coolos.




Après le spectacle, Yelle signait des autographes, alors Charles et moi avons fait signé la pochette de son album, Charles son chandail, qui d'ailleurs a fait sensation, ainsi que ses chaussures léopard qu'il avait, faits maison qui plus est.  Paraît qu'ils étaient souffrants mais au moins l'effort fut reconnu.  J'ai aussi fait signé un poster qui s'en va directement sur un mur de notre futur appart que nous attendons avec impatience.  en plus d'être super en spectacle, la chanteuse est ultra sympathique, bref, ce fut une soirée super.


Pour les fans de Yelle ou ceux qui veulent la découvrir, j'ai une petite surprise pour vous, une récompense pour avoir lu jusqu'à la fin, pas le show live mais next best thing : un enregistrement intégral du même spectacle que nous avons vu ICI.

24.4.11

Cannes! (2)

Comme promis, je poursuis ma lancée cannoise avec d'autres films parmi ceux qui seront projetés lors du prestigieux festival qui ont particulièrement capté mon attention.


L'an dernier, Lars Von Trier a présenté l'un des films les plus controversés du festival : à la fois perturbant, obsédant, pervers et beau, Antichrist est un film qui ne fait pas l'unanimité.  Personnellement, j'aime ce film parce que j'aime ce qui me dérange, et Von Trier réussit film après film.  Les Idiots, Dancer in the dark, Dogville, tous des films qui m'ont marqué, tout comme Five Obstructions, certainement l'un de ses films les moins connus qui est pourtant un documentaire fort intéressant sur l'acte de création.

Melancholia est apparemment le nom d'une planète qui menace d'entrer en collision avec la Terre dans le film.  Film catastrophe?  Science fiction?  Ça sent le film de genre mais il serait bien étonnant de la part du réalisateur danois qu'il ne nous offre pas quelque chose de personnel, parce que du Von Trier c'est du Von Trier et rien d'autre.


Un autre réalisateur dont l'oeuvre me touche énormément : Gus Van Sant.



Restless aborde la mort, le thème au centre d'une brillante trilogie tournée par le réalisateur.  Gerry, premier opus de cette trilogie, est un film méconnu qui est pourtant mon préféré de Van Sant : un film minimaliste profond et visuellement incroyable qui montre deux jeunes hommes nommés Gerry, interprétés par Matt Damon et Casey Affleck, qui s'égarent dans le désert.  Le deuxième film, Elephant, inutile d'en parler, il a enthousiasmé les cinéphiles et avec raison puisque c'est un grand film, et finalement Last Days, inspiré des derniers jours de Kurt Cobain.  Bref, une trilogie que fascinante de mon point de vue.  Je parle comme un lèche-bottes mais c'est bien parce que je vous jase de cinéastes dont je suis un inconditionnel.

Reste à voir si Restless s'inscrit dans la lignée des films arty du réalisateur ou bien s'il est plutôt dans la veine un peu plus commerciale qui est moins intéressante sans être désastreuse.

Le film pr.senté en ouverture d'Un certain regard met en vedette Mila Wasikowska, la Alice de Tim Burton, et le nouveau venu Henry Hopper.  La bande annonce laisse croire à un film romantique plutôt classique style A Walk to Remember, mais j'ai confiance en Van Sant, et d'ailleurs la présence du fantôme laisse entrevoir quelque chose de plus original.


Grâce à Twitter, je suis tombé sur la bande-annonce de Sleeping Beauty, de l'écrivaine et cinéaste julia Leigh dont je n'avais, je l'avoue, jamais entendu parler.





Un film intriguant dont les images semblent magnifiques, j'ai bien hâte de voir si ce sera à la hauteur.

23.4.11

Amour, arnaque, meurtriers et mises-en-abyme

Maintenant que la session achève, qu'il ne me reste qu'un travail et que j'ai plus de temps pour moi, je peux enfin regarder les films qui me tentent.

Ça tombe bien parce que mardi le film I love you Phillip Morris sortait en DVD et j'avais vraiment envie de le voir.

J'ai pas été déçu, c'est pas le film qui a réinventé le cinéma mais c'est drôle, c'est cute, l'histoire est assez originale.

En gros ça parle de Steven Russell (Jim Carrey) qui suite à un accident, prend la résolution de vivre sa vraie vie au grand jour : il avoue à sa femme qu'il est gai et la quitte pour aller vivre à Miami avec un homme mais il réalise qu'être branché dans l'univers des homos ça coûte cher de vêtements classy, de maison chique, de clubbing, de mini-chiens et extravagances en tous genres...donc il finance tout ça grâce à la magie de l'arnaque.  Il se ramasse en prison, où il rencontre Phillip Morris (Ewan McGregor) et c'est le début d'une histoire d'amour à la fois cute et fondée sur les mensonges et les arnaques.



Pour ceux qui aiment les Jim Carrey et ses grimaces, vous devriez aller relouer The Mask ou Ace Ventura, des classiques, parce que le Jim Carrey qu'on a ici est plus émotif et moins singesque, un peu comme dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind, pour ceux qui ont vu ce très beau film (le film bizarre avec Carrey et Kate Winslet dans lequel ils se font effacer la mémoire), même si le rôle est très différent.  Quant à Ewan McGregor, bah c'est un acteur qui peut tout jouer, ça on le savait déjà, et comme on s'y attend il est génial dans ce rôle différent de tout ce que je l'avais vu faire.  Le personnage de Phillip est franchement attachant, on a tous envie d'être son amie.



Le film est drôle, c'est pas des gags sans arrêt à se rouler par terre mais il y a des bons moments et c'est sympathique tout le long.  Évidemment avec ces histoires de mensonges il y a une part de drame mais le film tombe pas dans la lourdeur.  À un moment je me suis même dit : « Hiiiiiiiiiiim là on est en train de tomber dans le mélo, on va tomber dans le mélo, ça va toute gâcher et..............finalement on y tombe pas, la légèreté revient et là je parle d'une légèreté qui fait du bien, les films qui vont en profondeur c'est très bien mais ça arrive aussi de vouloir voir quelque chose qui ne nous entraîne pas dans les abîmes les plus sombres de l'humanité en nous laissant au bord de la dépression après l'avoir vu.  Sur ce coup-là I love you Phillip Morris séduit, on ne tombe pas dans la pure niaiserie, on traite intelligemment des thèmes intelligents.

Chapeau aussi pour avoir évité le militantisme, le mariage gai et tout le kit, ça m'aurait vraiment emmerdé.  Oui, c'est un combat important, et j'ai rien contre un film militant comme Milk de Gus Van Sant, excepté que ce film-là parle d'un homme politique.  Dans une comédie romantique je suis reconnaissant qu'on m'épargne les questions politiques, juste de montrer une belle histoire d'amour entre deux homme ça suffit amplement, je suis vraiment content qu'il ne soit aucunement question d'homophobie, seuls contre tous et blablabla, la grosse patente qu'on nous ramène toujours comme si on n'avait pas le droit de voir un film sans qu'on nous rappelle que tout le monde nous haït et que notre condition est don tragique (sentez l'ironie).

C'était mon pétage de coche contre les films gays en général, et d'ailleurs celui-ci n'en est pas un, je penses bien que ça peut plaire aux hétéros comme aux homos, certes ça se moque de certains clichés qui sont assez vrai en fait mais l'humour du film et les thèmes ne sont pas des insides puisés à même la sous-culture gaie qu'on ne comprend qu'en étant abonné à Out et en ayant vu les 5 saisons de Queer as Folk.

Je ne donne pas de quote, parce que ça m'énerve donner une cote, j'ai aimé le film, voilà.





Je vais parler très brièvement du deuxième film, que j'ai vue pour me mettre dans le mood de voir l'autre dont je veux vous parler : il s'agit de l'avant-dernier Wes Craven, My Soul to Take.
C'est un slasher en règle : un groupe d'adolescents massacrés par un tueur avec un couteau.  Ici les ados ont comme point commun d'être tous nés le même jour, celui où un tueur schizophrène est mort (quoiqu'on n'a jamais retrouvé son corps, bien évidemment) en sombrant dans la rivière avec l'ambulance qui le transportait après son arrestation.  L'homme aux multiples personnalités avait tué plusieurs personnes avant de s'attaquer à sa propre femme et sa fille, bref assez classique comme point de départ.  Bien sûr, le tueur est de retour.  N'était-il pas mort?  Est-ce un mort-vivant?  Il y a aussi une histoire d'âme dans tous ça, comme le titre le laisse entendre, enfin bref c'est un bon thriller, moi ça a capté mon attention du début à la fin, c'est bien ficelé.




Le dernier film, que je suis allé voir au ciné, rien de moins...Scream 4.

Ce qu'on a reproché à ce film comme aux autres Scream d'ailleurs est de se répéter, de reprendre les mêmes paterns, de rester dans le cliché.  Je pense qu'il faut n'avoir absolument rien compris à cette série pour la critiquer en ces termes.  Depuis le tout premier film, Scream s'évertue à se retourner sur lui-même, à énoncer les clichés du film d'horreur qu'il met lui-même en scène.  Dans chaque film, on retrouve des personnages fanatiques d'horreur qui énoncent les règles du genre et sont conscients que le massacre qu'ils vivent fonctionnent comme les films qu'ils connaissent touts par coeur.  Dans le premier, on a le droit aux règles de base du bon slasher, dans le deuxième on nous montre la suite, le troisième décortique le troisième opus d'une trilogie et dans le 4, on a le droit au remake reboosté...et la structure reprend effectivement celle du premier film, beaucoup plus complexes toutefois et avec des twists qui nous prévient quand-même de voir finir la fin...et perso j'aurais jamais deviné que ça finirait comme ça.



On est toujours dans le même patern, mais c'est ce qui alimente le film qui rit constamment de lui-même en tant que film d'horreur cliché mais aussi en tant que film basé sur la grossière mise-en-abyme.  C'est ce  qui nous amuse de voir comment le film va se réfléchir encore et toujours, et celui-ci est particulièrement délicieux à ce niveau parce qu'on est plus que jamais au festival de la mise-en-abyme.

Tous les films de la franchise se gobent les uns les autres : le 2e met en scène la sortie du film Stab inspiré des fait relatés dans le premier film, le 3e met en scène le tournage de Stab 3 et dans le 4e on en est au party de visionnement des films Stab qui sont rendus à 7 avec un maniaque qui a décidé de se faire un remake du premier, on a même droit à des scènes jumelles.

S'il y a un point commun aux remakes 2000's de films d'horreur, outre l'augmentation de la violence graphique, c'est bien l'intrusion des nouvelles technologies et ça aussi Scream 4 le pousse à son paroxysme avec l'omniprésence des iPhones et des médias sociaux sur lesquels il porte une réflexion intéressante.

Bref ça aussi j'ai bien aimé, j'suis pas très difficile cette semaine tant que ça m'emmerde pas j'aime.  Par contre c'est pour les fans, si vous avez pas vu le premier Scream, et de préférence les 3 autres, inutile de le voir, vous allez passer à côté de tout.




Bref cette semaine j'avais besoin de films légers pour me relaxer le cerveau un peu et je les ai commentés dans cette optique-là parce que...c'est ça que je cherchais, et que j'ai trouvé, ce qui ne veux pas dire que ce sont des films niaiseux.