22.6.11

The Tree of Life

Hier soir je suis allé au cinéma, une habitude que je commence à prendre, et je suis allé voir The Tree of Life, le très attendu cinquième film de Terrence Malik ( The Thin Red Line, The New World ) qui a remporté la prestigieuse Palme d'or cette année.

Le film m'a époustouflé par sa beauté.  Bien que, j'ai un peu honte de l'avouer, c'était le premier film de Malik que je voyais, ce à quoi je compte remédier, j'avais de très hautes attentes envers ce cinéaste précédé par sa réputation.  Je n'ai pas été déçu ; chaque plan du film est incroyable.  Peu de films réussissent à toucher, sans même prendre en considération l'histoire, simplement par l'image et les sons.  C'est le cas dans The Tree of Life.  On voit tout de suite l'attention portée à chaque cadrage, à chaque mouvement de caméra, les plus spectaculaires comme les plus simples.  Tout dans ce film est filmé de la meilleure des façons.  La prise de son est toute aussi bien réussie.  La musique du film, composée par Alexandre Desplat ( Birth, Ghost Writer ), en parfaite synchronie avec les images de Malik, apporte aussi beaucoup au film.



Vous remarquerez que j'aborde la technique du film sans être encore entré dans l'histoire, ce qui n'est pas  ma façon habituelle d'aborder un film. Pour ce film, par contre, c'est en arrivant à la trame narrative que ça se complique.  L'histoire n'est pas particulièrement compliquée à comprendre ; il s'agit plus en fait d'un ensemble de scènes, chronologiques, mais représentant plutôt une suite de souvenirs qu'une histoire partant d'une problématique et se dirigeant vers un dénouement précis.  Autrement dit, il n'y a pas vraiment d'intrigue dans ce film, ce qui le rend plus difficile d'approche à un public général.  Le cinéma commercial ne nous a pas habitué à s'abandonner devant un film comme on le ferait devant un paysage magnifique, à le contempler, et c'est ce qu'il faut faire ici.  Hollywood s'est toujours chargé de nous accrocher à ses histoires en nous intriguant : « Qu'est-ce qui va se passer ensuite? », mais Malik nous laisse apprécier chaque moment de son film, sans nous tendre vers la suite, et on se rend compte que c'est difficile de regarder un film sans regarder vers sa conclusion.  Tout ça est sans compter certaines images poétiques présentes dans le film, dont un extrait assez long qui nous ramène à la naissance du monde.



C'est le rythme du film, combiné à l'absence d'intrigue, qui rend le film exigent envers le spectateur.  Déjà, dans la trilogie sur la mort de Gus Van Sant par exemple, on tendait vers une fin marquante dans chaque film et pourtant la lenteur du rythme les rendait plutôt difficiles.  The Tree of Life n'est pas plus rapide.  C'est un film extrêmement contemplatif.

Comparable au Gerry de Gus Van Sant dans sa lenteur et sa contemplation, à l'Amarcord de Federico Fellini dans l'enchaînement de ses scènes-souvenirs, à la finale du 2001: l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick dans la poésie de certaines de ses images, The Tree of Life ne ressemble pourtant à aucune de ces oeuvres, ni à aucune autre, mais il trouve de toute évidence sa place parmi les grands films.


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