6.6.11

Le Paris de Woody Allen

Samedi soir, rester chez moi à me morfondre : inacceptable.  D'autant plus que je devais me lever à 5h30 le matin pour aller travailler, le vendredi soir était déjà à l'eau, alors je devais me reprendre.  Le hic c'est que je suis seul au monde ces temps-ci, « free like a bird » certes mais pas encore assez schizophrène pour aller prendre un verre avec moi-même.  J'ai donc opté pour le cinoche puisque être assis devant un écran à regarder un film se fait très bien à un sans avoir l'air d'un total rejet.

Et d'ailleurs, le cinéma en solo, certains devraient s'y mettre.  Ça éliminerait une bonne partie des comportements désagréables auxquels on peut être confrontés dans une salle de ciné comme les gens qui commentent le film en direct de la projection... vous en parlerez après, nous on écoute...  Mais bon, l'être humain est un animal emmerdeur dans bien des cas, alors faut bien s'y faire.

Sur ce, le film que je suis allé voir : Midnight in Paris, le petit dernier de Woody Allen.  Je dois dire que je ne savais pas trop à quoi m'attendre parce que la bande-annonce m'avait plus ou moins accroché, et il faut dire que ça a été le cas aussi avec quelques uns de films et récents : je n'ai vu ni You Will Meet a Tall Dark Stranger, ni Whaterver Works, ni Cassendra's Dream parmi ses plus récents, je ne me sentais pas tant interpellé bien que j'aime la plupart de ce que j'ai vu du réalisateur.


J'ai bien l'intention de me louer tous ces films que j'ai boudés : Midnight in Paris m'a totalement séduit, ce n'était pas du tout ce à qui je m'attendais.

Le sujet du film m'a beaucoup rejoint et je n'avais d'ailleurs rien vu qui l'abordait avant.  Il s'agit de cette tendance, chez les artistes particulièrement, à idolâtrer ce qui s'est fait dans le passé, cette impression que l'âge d'or est passé et qu'on est sur une pente descendante.  Owen Wilson interprète un scénariste américain en vacances à Paris avec sa fiancée et les parents de celle-ci, des snobs de a pire espèce, républicains, figures des plus antipathiques.  D'ailleurs on se demande ce qu'il fait avec cette fille-là, lui qui est tout le contraire : bohème, nostalgique, amoureux de Paris.
La situation ne s'améliore pas lorsqu'ils tombe sur un couple d'amis de la fiancée en question : un intellectuel pédant, expert en... tout, et sa femme qui est toujours tellement d'accord avec lui.
Coincé parmi ces gens qui viennent d'un autre monde ( en rotation autour de leur propre nombril ), et c'est probablement lui au fait qui vit ailleurs, bref il cherchera à s'enfuir de cet environnement auquel il n'appartient pas en allant se promener dans les rues de Paris en pleine nuit, mais qui sait ce qui peut se produire dans cette ville magiquement éclairée après minuit.


Je ne dirai pas que j'approuve tous le films dans lesquels a joué Owen Wilson, j'en désapprouve plusieurs et probablement même la majorité, mais il nous prouve dans ce film qu'il sait jouer la comédie brillamment, même la comédie intelligente à la Woody Allen.  Marion Cotillard, elle, n'a rien à prouver mais n'empêche, elle est aussi géniale.


Le réalisateur s'amuse bien avec les caméos dans ce film.  Carla Bruni, madame le première dame de France, rien de moins, qui joue un petit rôle dans le film, et Adrian Brody, surement l'un des acteurs les plus talentueux qui soient, qui apparait seulement quelques minutes sous les traits du peintre surréaliste espagnol Slavator Dali, un personnage purement comique qui donne envie de voir Brody le camper dans un long métrage dont il serait la vedette.  Avant même qu'il se nomme, on le voit et on sait immédiatement que c'est Dali, et c'est pas dû qu'au costume.
Il y a finalement l'humoriste français Gad Elmaleh qui fait une petite apparition très comique aussi.


Il y a un bail que Woody Allen est reconnu comme cinéaste New-Yorkais par excellence.  Le New York de Woody Allen, c'est la Rome de Fellini, une ville qui devient carrément vivante à travers sa caméra.  On parle quand même du réalisateur derrière Manhattan (1979) dont l'ouverture contient certainement les plus beaux plans de cette ville qui a pourtant été filmée à d'innombrables reprises dans l'histoire du cinéma, et sur ce plan, Paris n'a rien à envier à New York, il n'y a qu'à penser aux réalisateurs de la Nouvelle Vague qui en ont fait leur immense studio.  Dès les première images de Midnight in Paris, qui ne sont pas sans rappeler celles de Manhattan, on comprend que Woody Allen a l'intention d'honorer la splendeur de Paris comme il l'a fait pour New York, et il le réussit très bien.  En sortant de la salle, j'avais seulement envie de me prendre un billet d'avion.  Il y a déjà un moment que le réalisateur se promène en Europe : Londres dans Match Point, Barcelone dans Vicky Christina Barcelona (avec Manhattan et Midnight in Paris, on voit bien juste par les titres l'importance de la ville dans l'oeuvre d'Allen), mais Paris est définitivement la ville après New York qui se fait la plus charmante devant la caméra du réalisateur.

Bref, c'est un film à aller voir, ne serait-ce que pour rire, les moments hilarants ne manquent pas.  Un film auquel on ne peut rien demander de plus, pas une trace de déception.

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