23.4.11

Amour, arnaque, meurtriers et mises-en-abyme

Maintenant que la session achève, qu'il ne me reste qu'un travail et que j'ai plus de temps pour moi, je peux enfin regarder les films qui me tentent.

Ça tombe bien parce que mardi le film I love you Phillip Morris sortait en DVD et j'avais vraiment envie de le voir.

J'ai pas été déçu, c'est pas le film qui a réinventé le cinéma mais c'est drôle, c'est cute, l'histoire est assez originale.

En gros ça parle de Steven Russell (Jim Carrey) qui suite à un accident, prend la résolution de vivre sa vraie vie au grand jour : il avoue à sa femme qu'il est gai et la quitte pour aller vivre à Miami avec un homme mais il réalise qu'être branché dans l'univers des homos ça coûte cher de vêtements classy, de maison chique, de clubbing, de mini-chiens et extravagances en tous genres...donc il finance tout ça grâce à la magie de l'arnaque.  Il se ramasse en prison, où il rencontre Phillip Morris (Ewan McGregor) et c'est le début d'une histoire d'amour à la fois cute et fondée sur les mensonges et les arnaques.



Pour ceux qui aiment les Jim Carrey et ses grimaces, vous devriez aller relouer The Mask ou Ace Ventura, des classiques, parce que le Jim Carrey qu'on a ici est plus émotif et moins singesque, un peu comme dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind, pour ceux qui ont vu ce très beau film (le film bizarre avec Carrey et Kate Winslet dans lequel ils se font effacer la mémoire), même si le rôle est très différent.  Quant à Ewan McGregor, bah c'est un acteur qui peut tout jouer, ça on le savait déjà, et comme on s'y attend il est génial dans ce rôle différent de tout ce que je l'avais vu faire.  Le personnage de Phillip est franchement attachant, on a tous envie d'être son amie.



Le film est drôle, c'est pas des gags sans arrêt à se rouler par terre mais il y a des bons moments et c'est sympathique tout le long.  Évidemment avec ces histoires de mensonges il y a une part de drame mais le film tombe pas dans la lourdeur.  À un moment je me suis même dit : « Hiiiiiiiiiiim là on est en train de tomber dans le mélo, on va tomber dans le mélo, ça va toute gâcher et..............finalement on y tombe pas, la légèreté revient et là je parle d'une légèreté qui fait du bien, les films qui vont en profondeur c'est très bien mais ça arrive aussi de vouloir voir quelque chose qui ne nous entraîne pas dans les abîmes les plus sombres de l'humanité en nous laissant au bord de la dépression après l'avoir vu.  Sur ce coup-là I love you Phillip Morris séduit, on ne tombe pas dans la pure niaiserie, on traite intelligemment des thèmes intelligents.

Chapeau aussi pour avoir évité le militantisme, le mariage gai et tout le kit, ça m'aurait vraiment emmerdé.  Oui, c'est un combat important, et j'ai rien contre un film militant comme Milk de Gus Van Sant, excepté que ce film-là parle d'un homme politique.  Dans une comédie romantique je suis reconnaissant qu'on m'épargne les questions politiques, juste de montrer une belle histoire d'amour entre deux homme ça suffit amplement, je suis vraiment content qu'il ne soit aucunement question d'homophobie, seuls contre tous et blablabla, la grosse patente qu'on nous ramène toujours comme si on n'avait pas le droit de voir un film sans qu'on nous rappelle que tout le monde nous haït et que notre condition est don tragique (sentez l'ironie).

C'était mon pétage de coche contre les films gays en général, et d'ailleurs celui-ci n'en est pas un, je penses bien que ça peut plaire aux hétéros comme aux homos, certes ça se moque de certains clichés qui sont assez vrai en fait mais l'humour du film et les thèmes ne sont pas des insides puisés à même la sous-culture gaie qu'on ne comprend qu'en étant abonné à Out et en ayant vu les 5 saisons de Queer as Folk.

Je ne donne pas de quote, parce que ça m'énerve donner une cote, j'ai aimé le film, voilà.





Je vais parler très brièvement du deuxième film, que j'ai vue pour me mettre dans le mood de voir l'autre dont je veux vous parler : il s'agit de l'avant-dernier Wes Craven, My Soul to Take.
C'est un slasher en règle : un groupe d'adolescents massacrés par un tueur avec un couteau.  Ici les ados ont comme point commun d'être tous nés le même jour, celui où un tueur schizophrène est mort (quoiqu'on n'a jamais retrouvé son corps, bien évidemment) en sombrant dans la rivière avec l'ambulance qui le transportait après son arrestation.  L'homme aux multiples personnalités avait tué plusieurs personnes avant de s'attaquer à sa propre femme et sa fille, bref assez classique comme point de départ.  Bien sûr, le tueur est de retour.  N'était-il pas mort?  Est-ce un mort-vivant?  Il y a aussi une histoire d'âme dans tous ça, comme le titre le laisse entendre, enfin bref c'est un bon thriller, moi ça a capté mon attention du début à la fin, c'est bien ficelé.




Le dernier film, que je suis allé voir au ciné, rien de moins...Scream 4.

Ce qu'on a reproché à ce film comme aux autres Scream d'ailleurs est de se répéter, de reprendre les mêmes paterns, de rester dans le cliché.  Je pense qu'il faut n'avoir absolument rien compris à cette série pour la critiquer en ces termes.  Depuis le tout premier film, Scream s'évertue à se retourner sur lui-même, à énoncer les clichés du film d'horreur qu'il met lui-même en scène.  Dans chaque film, on retrouve des personnages fanatiques d'horreur qui énoncent les règles du genre et sont conscients que le massacre qu'ils vivent fonctionnent comme les films qu'ils connaissent touts par coeur.  Dans le premier, on a le droit aux règles de base du bon slasher, dans le deuxième on nous montre la suite, le troisième décortique le troisième opus d'une trilogie et dans le 4, on a le droit au remake reboosté...et la structure reprend effectivement celle du premier film, beaucoup plus complexes toutefois et avec des twists qui nous prévient quand-même de voir finir la fin...et perso j'aurais jamais deviné que ça finirait comme ça.



On est toujours dans le même patern, mais c'est ce qui alimente le film qui rit constamment de lui-même en tant que film d'horreur cliché mais aussi en tant que film basé sur la grossière mise-en-abyme.  C'est ce  qui nous amuse de voir comment le film va se réfléchir encore et toujours, et celui-ci est particulièrement délicieux à ce niveau parce qu'on est plus que jamais au festival de la mise-en-abyme.

Tous les films de la franchise se gobent les uns les autres : le 2e met en scène la sortie du film Stab inspiré des fait relatés dans le premier film, le 3e met en scène le tournage de Stab 3 et dans le 4e on en est au party de visionnement des films Stab qui sont rendus à 7 avec un maniaque qui a décidé de se faire un remake du premier, on a même droit à des scènes jumelles.

S'il y a un point commun aux remakes 2000's de films d'horreur, outre l'augmentation de la violence graphique, c'est bien l'intrusion des nouvelles technologies et ça aussi Scream 4 le pousse à son paroxysme avec l'omniprésence des iPhones et des médias sociaux sur lesquels il porte une réflexion intéressante.

Bref ça aussi j'ai bien aimé, j'suis pas très difficile cette semaine tant que ça m'emmerde pas j'aime.  Par contre c'est pour les fans, si vous avez pas vu le premier Scream, et de préférence les 3 autres, inutile de le voir, vous allez passer à côté de tout.




Bref cette semaine j'avais besoin de films légers pour me relaxer le cerveau un peu et je les ai commentés dans cette optique-là parce que...c'est ça que je cherchais, et que j'ai trouvé, ce qui ne veux pas dire que ce sont des films niaiseux.

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